Le nom « Cisse », du gaulois Sithia, s’est prêté à bien des interprétations : la plus probable viendrait du latin cista (osier), mais il pourrait également s’agir de la rivière « scissia », scindée, séparée en deux car, à Chouzy-sur-Cisse, elle se divise, avec une partie qui se jette dans la Loire et l’autre, qui continue vers Onzain.
Il semble que la Cisse ait été naviguée sur une courte distance, au tournant des XIXe et XXe siècles; d’ailleurs les cartes postales anciennes en témoignent avec le bateau à vapeur Sylvia, qui transportait des touristes dans la partie terminale de la rivière, jusqu’à Tours.

« La Cisse, une vallée d’histoire »

Encore visible aujourd’hui, de nombreux vestiges (dolmen, menhirs, ossuaires … ) sont présents sur la vallée de la Cisse et témoignent de l’ancienneté de l’installation humaine aux abords de la Cisse. L’histoire de la Cisse et notamment de ses Moulins peut être résumée ainsi : Il y a d’abord la petite Beauce qui est cultivée, puis dès le 9ème siècle sous l’impulsion des Carolingiens, la Cisse est aménagée pour porter un maximum de Moulins.
Les travaux sont l’œuvre des seigneurs de l’époque qui disposent du sol, de la rivière, et de la main-d’œuvre. Le travail fait, ils en confient la gestion aux moines installés en bordure. Les moines élargissent le val en défrichant les forêts qui l’enserrent surtout vers l’ouest. Ce travail se fait aux dépens de la forêt de Blémars, laquelle fait place à un paysage de gâtine. La forêt de Blois est conservée, elle est utile pour la construction et l’économie de la ville et surtout indispensable pour les chasses seigneuriales.

L’utilisation principale de la Cisse  et de ses affluents fût donc comme force hydraulique dédiée à l’activité meunière (la farine ainsi produite etait ensuite expédiée en bateau par la Loire). Les derniers meuniers à exercer leur métier à Molineuf sont : Louis Lelu en 1936 au Moulin de Bury, Marcel Ha en 1926 au Moulin de Molineuf,  Maxime Evras en 1946 au Moulin d’Andillon.

Ces Moulins sont aujourd’hui transformés en maisons d’habitation aménagées…

Au XVIII ème siècle, la Cisse qui se jetait directement dans la Loire à hauteur de Chouzy-sur-Cisse, fût détournée vers le bourg pour l’activité meunière. Dans le même temps fût creusé artificiellement « le bras d’Onzain » reliant la Cisse (qui coulait de Marchenoir à Chouzy) et la petite Cisse (qui coulait de Onzain à Vouvray) , alors  séparées par une vaste marécageuse.

Des grandes « pelles marines » sont alors mis e, place sur la commune de Chouzy-sur-Cisse à la jonction avec la Loire afin de « maitriser » les eaux de la Loire qui refluaient dans le Val lors de grandes crues. Cet ouvrage est toujours existant aujourd’hui.


A partir des années 1960, l’agriculture se mécanise et s’intensifie très rapidement : l’utilisation des moulins et vannages est peu à peu abandonnée au profit d’une utilisation « ludique » et comme résidence secondaire.

Dans le même temps, le développement d’une agriculture intensive sur le bassin conduit au drainage de vaste étendues de terres agricoles tandis que les fonds de vallée et marais sont peu à peu délaissés par la pâture.

L’ensemble de ces facteurs cumulés ont conduit l’administration à proposer des travaux hydrauliques de grande envergure sur la quasi-totalité des cours d’eau du bassin. La plupart de ces travaux ont été des travaux de curage et de recalibrage du lit mineur dont l’objectif principal était de de limiter les crues, d’assurer le drainage des terres agricoles et de maintenir artificiellement les niveaux d’eau.

Dès 1972, l’association des riverains de la Cisse en Indre-et-Loire (de Cangey à Vouvray), alors maitre d’ouvrage, intervient sur l’ensemble du linéaire de la Cisse (curage et recalibrage).

Entre 1978 et 1984, c’est au tour de la Cisse en Loir-et-cher et ses affluents d’être curés.

Entre 1980 et 1986, les syndicats de la Cisse moyenne et de la Haute Cisse entreprennent le curage et l’élargissement de la Cisse, de la Cisse landaise, de la Sixtre et du ruisseau des fontaines.

Les conséquences de ces curages se retrouvent aujourd’hui avec de fortes problématiques sur l’équilibre du cours d’eau et notamment un fort envasement, un manque de diversité d’écoulements et d’habitats par exemple.

 


 

L’histoire des Syndicats de rivière de la Cisse

Depuis quelques dizaines d’années maintenant, des Syndicats de riverains, puis de communes se sont créés afin d’entretenir cette rivière. Longtemps chargés du curage, leurs missions ont évoluées depuis 1992 et l’avènement de la DCE (Directive Cadre sur l’Eau) qui a encadré les travaux en rivière. 5 Syndicats se partageaient alors le bassin de la Cisse :

  1. Syndicat de la Haute Cisse,
  2. Syndicat Intercommunal pour l’Entretien, la réalisation et I’Aménagement de la Cisse Moyenne,
  3. Syndicat Intercommunal pour l’Entretien, la réalisation et 1’Aménagement de la Cisse Ligérienne,
  4. Syndicat de la Remberge,
  5. Syndicat d’entretien et d’Aménagement de la Cisse 37.

Le Syndicat Mixte du Bassin de la Cisse : l’histoire d’une fusion.

L’année 2012 a vu le regroupement de ces 5 Syndicats de rivières pour ne former qu’un seul et unique Syndicat : le Syndicat Mixte du Bassin de la Cisse. En effet, conscient que la gestion de l’eau et des rivières passent par une solidarité amont-aval et par une organisation de bassin versant, les élus des différents Syndicats ont rapidement validés cette fusion.

Aujourd’hui c’est donc un Syndicat uni (malgré les différences d’usages, de perception et de problématique face à la ressource en eau) qui travail pour la préservation et la restauration de la CISSE.