Selon une enquête réalisée en 2013 par le SMB CISSE auprès de 57 des 59 communes du bassin, 757 litres de désherbants liquides et 9 kg de désherbant solides sont utilisés chaque année pour l’entretien des espaces communaux.
Les teneurs maximales autorisées (>0,5 ug/L) en molécules actives d’herbicides sont fréquemment dépassées dans les principaux cours d’eau du bassin : 74 % des prélèvements sur la Cisse Landaise, 71% sur la petite Cisse et le Cissereau , 62 % sur la Cisse aval, 43% sur la Cisse amont et 14% sur la Remberge.
Accentué par l’utilisation agricole importante sur le bassin, l’emploi d’herbicides dans les espaces communaux est aggravé par des mécanismes de transferts vers les eaux superficielles plus rapides : imperméabilisation des sols, réseaux d’eaux pluviales directement reliés aux cours d’eau, dosages parfois non respectés …
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Le respect de la réglementation
A compter du 1er janvier 2017, l’usage des pesticides (hors biocontrôle, AB et produits à faibles risques) sera interdit sur l’espace public (hors voiries à difficultés d’accès, cimetières et pelouses sportives). La vente de pesticide (hors biocontrôle) sera quant à elle interdite au grand public à compter du 1er janvier 2019
Les risques liés à l’utilisation de pesticides
Selon une expertise collective menée par l’INSERM en 2013, certaines molécules actives utilisées dans les pesticides sont impliquées dans une augmentation significative du risque de 8 cancers (prostate, testicules, tumeur cérébrales, mélanomes et 4 cancers hématopoïétiques) et de 3 maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson et Sclérose latéral amyotrophique. D’autres impacts sont aujourd’hui suspectés sur le développement des fœtus, la fertilité et les mécanismes biologiques.
Les impacts écologiques et les usages de l’eau
L’écotoxicité environnementale des pesticides impacte l’ensemble des espèces animales et végétales : poissons, invertébrés, insectes, oiseaux, etc… Leur dispersion dans les eaux de ruissellement , dans l’air et dans le sol est irrémédiable malgré toutes les précautions d’usage. La contamination des eaux souterraines oblige de plus en plus de distributeurs d’eau potable à avoir recours à des traitements ou des stratégies de production du plus en plus coûteuses.
Changements des pratiques
L’abandon de l’utilisation des pesticides nécessite une réflexion globale sur les pratiques d’entretien et de gestion des espaces communaux. Un plan de gestion des espaces publics établira une nouvelle stratégie d’action à mettre en œuvre. Les préconisations seront assorties d’un suivi personnalisé pendant les 3 premières années et une aide à l’équipement alternatif.
Taux de financement maximum: 40 à 80% (sous réserve de crédits disponibles)
Sensibilisation des habitants
La modification des pratiques d’entretien des espaces communaux doit s’accompagner d’une sensibilisation des habitants pour devenir un projet commun et partagé. De nombreux outils peuvent être proposés au cas par cas : animations scolaires et publiques, réunions publiques, panneaux d’information, guide du 0 pesticide, chantiers partagés, etc…
Taux de financement maximum: 60 à 80% (sous réserve de crédits disponibles)
Requalification paysagère
Selon le niveau d’ambition définie dans le plan de gestion, la mise en œuvre de nouvelles pratiques peut s’accompagner d’une requalification globale des paysages communaux: végétalisation de trottoirs et pieds de murs, développement de « rues jardins », plantation de plantes couvre-sol, etc… permettant ainsi de revaloriser l’espace public.